Au son de sa voix, on perçoit – d’entrée de jeu – une personnalité forte et affirmée, qui sait ce qu’elle veut. Son accent qui sonne comme un vibrant plaidoyer, revendique son ADN marseillais. Marseille, la ville où elle est née, où elle a grandit, qu’elle a essayé de quitter plusieurs fois mais vers qui elle est revenue émue et rassurée de savoir que sa place est bien ici. Quand ses images empruntent les codes de la peinture, le temps semble suspendu. Mona photographie Marseille avec tant d’amour, depuis si longtemps, que son œuvre – parce que c’est bien de cela dont il s’agit – reflète à merveille le caractère unique de cette ville si particulière ; sauvage, douce, indomptable, vivante, vibrante et libre.
Elle est la nouvelle invitée de ma rubrique Girls Girls Girls.
- Peux-tu évoquer tes études et ton parcours professionnel ?
Mona : J’ai un Bac plus 6 en droit, j’ai fait mes études à Aix-en-Provence, puis juriste pendant 10 ans, avec la photographie en toile de fond comme passion depuis l’adolescence. J’ai quitté mon dernier cdi fin 2016 pour monter mon agence de com Wow agency en Mars 2017. Une agence de communication digitale à 360 degrés : site internet, création de contenu, gestion des réseaux sociaux, référencement, avec des partenaires presse pour une communication globale.
- Comment est née ta passion pour la photographie ?
Ma passion pour la photographie est née très jeune, ma mère rentrait de voyage et me faisait des projections, elle a quasiment fait le tour du monde. J’ai baigné dans cette ambiance de souvenirs très colorés. Du coup je pense que ça vient d’elle, j’ai aimé ça très tôt, et à partir de 14 ans lors d’un voyage à New York, j’ai découvert que c’était quelque chose qui vibrait en moi. J’ai une photo que que j’ai prise à ce moment là qui a gagné un concours 7 ans après en 2001. Les tours jumelles en plein brouillard …
- Si tu devais définir Marseille en quelques lignes. Comme si tu décrivais une personne ou que tu racontais une petite histoire que dirais-tu ?
Mona : Ma relation à Marseille est très ambivalente, comme beaucoup de Marseillais. Je suis née à Marseille, Je l’ai un temps beaucoup détesté, j’ai essayé de la quitter plusieurs fois, d’abord en terminant mes études à Aix-en-Provence, puis en commençant ma carrière en tant que juriste à Paris. Et en fait j’ai pas pu. Je suis revenue, et je me rappelle qu’en rentrant de Paris en voiture, j’avais les larmes aux yeux, en voyant le coucher de soleil su le port et je me suis dit : “plus jamais je pars”. Je suis très sensible à la lumière, je travaille avec la lumière naturelle. C’est quelque chose qui me touche particulièrement. Je l’ai retrouvé avec une émotion assez vive et intense ! Je me suis dit c’est ma ville, c’est là que je suis heureuse, Je vais pas aller chercher ailleurs, j’ai tout ce que je veux ici, et après elle reste aussi très agaçante à plein de niveaux mais en fait finalement, c’est comme une relation amicale ou amoureuse c’est pas linéaire, tout beau, tout rose. tout le temps. C’est une ville de contrastes et je pense que c’est aussi pour cela qu’on l’aime, et qu’en même temps elle nous agace parfois, tout est en dent en scie, il n’y a rien qui est plat, lisse,
Comme une personne qui serait vraiment intense, on va l’aimer pour toute son intensité. Donc je dirai que c’est une relation ambiguë et passionnelle. Il y des moment où tu as envie de tout envoyer balader parce que rien ne va et finalement t’es toujours rattrapé par une lumière, un spot incroyable où tu te crois à l’autre bout du monde alors que t’es dans le 8e arrondissement. Elle te rattrape toujours d’une façon ou d’une autre.
- Qu’est ce que Marseille a de différent ? Les rencontres, la lumière, la vibe .. ?
- Mona : Ce que Marseille a de différent c’est ce caractère non linéaire, tous ces contrastes, elle n’est jamais comme on l’attend, elle est toujours surprenante, Pendant longtemps elle a été la risée du pays, pendant longtemps on a subi un bashing Marseille puis maintenant c’est vraiment la ville la plus en vue, elle est toujours là où on l’attend le moins. Et même quand elle a ses nouveaux attraits autour de la food ou de la mode, elle traine encore une petite mauvaise réputation. Il y a une caractéristique principale qui va se dégager dans chaque ville.
A Marseille tu passes d’une rue à une autre et tu ne vas pas avoir la même ambiance. Elle est indéfinissable parce qu’elle est 1000 choses à la fois.
- Tes spots préférés à Marseille ?
Mona : Mes spots différents ça évolue tout le temps, j’ai longtemps adoré Maldormé, j’y retourne de temps en temps avec plaisir mais moins qu’avant parce que j’habite plus dans ce quartier, mais j’adore ce coin Malmousque / Maldormé. Là, j’ai une passion pour les Goudes en ce moment, je connais les Goudes depuis 40 ans mais je ne sais pas en ce moment j’ai une passion pour les Goudes. Ma meilleure amie qui vient en vacances y loue un cabanon, ce qui me permet de redécouvre le village à pied différemment, comme si tu étais habitant et il y a un charme fou, c’est dingue.
- Si tu peux aussi me parler de toi, de ce que tu aimes, de ton amour pour ton travail, de tes projets et rêves … ?
Mona : J’aime les images, ma ville, j’adore mon job. Je m’intéresse à ceux qui font la ville que ce soit en gastronomie, en hôtellerie ou en prêt à porter, ou en événementiel et en même temps je crée des images pour mes clients pour les mettre en lumière, A travers mon travail je prône mon amour pour ma ville, je le fait aussi à travers mon collectif Marseille sometimes avec les collections de cartes postales qu’on crée chaque année avec Alizé Almozinos graphiste et Vanessa Kuzay photographe, on fait ça depuis 8 ans, on s’éclate. J’ai l’impression que toutes mes passions sont regroupées dans mon travail qui du coup n’en ai plus un. Mes projets ? Continuer a développer l’agence et Marseille sometimes à fond. J’ai également un projet qui s’appelle Marmo Magazine autour du prêt à porter enfant avec mon amie Marina Rekbi. Des projets qui me tiennent à cœur avec des amis la plupart du temps, Monter ses propres entreprises c’est aussi choisir les gens avec qui on travaille, c’est un luxe ! Je souhaite aussi développer la vidéo aussi en parallèle de la photographie.