Alice MolĂ©on est designer florale. Elle est la co-fondatrice avec l’architecte Martin Rubi de l’atelier nu. Un atelier pluri-disciplinaire spĂ©cialisĂ© dans la scĂ©nographie, le design floral et le design d’espace entre Marseille, la DrĂŽme provençale et Paris.


- Parle moi de tes Ă©tudes et de la crĂ©ation de l’atelier nuÂ
Alice : Jâai Ă©tudiĂ© les arts appliquĂ©s Ă OrlĂ©ans et le design d’objet Ă Paris. Puis, jâai fini par Ă©tudier la mode. Jâai adorĂ© mes Ă©tudes, Ă©reintantes mais surtout crĂ©atives et pleine de projets fous. Jâaspirais, malgrĂ© tout, Ă un mĂ©tier plus manuel, plus crĂ©atif et surtout plus proche de mes valeurs. Jâai dâabord travaillĂ© comme fleuriste en apprenant sur le tas et jâai ensuite suivi une formation pour taire mon syndrome de lâimposteur. Jâai exercĂ© Ă Paris, pour explorer et approfondir les diffĂ©rentes facettes du mĂ©tier : boutique, set design, luxe, Ă©vĂ©nementiel, chef de projets⊠Jâai choisi de quitter Paris pour mâinstaller dans la DrĂŽme et essayer une nouvelle façon dâĂȘtre fleuriste en montant mon entreprise, dâabord Ă deux, puis seule. Enfin est arrivĂ© le projet de lâatelier nu. Projet que nous avons pensĂ© dans la DrĂŽme et crĂ©e Ă Marseille cette annĂ©e avec Martin, mon associĂ© et partenaire pour la vie. Notre projet câest le parfait mĂ©lange entre le design, le design floral, la scĂ©nographie et lâĂ©vĂ©nementiel. Ce projet est fou, pleins dâespoirs et en pleine croissance : la sensation que lâon peut tout faire, tout apprendre.


- Marseille, tu y es nĂ©e ou tu t’es installĂ©e Ă un moment de ta vie ?
Alice : Marseille est une ville que je connaissais de loin, que je fantasmais beaucoup et puis jâai vite eu pour projet dây vivre. Finalement, aprĂšs un passage magique dans la DrĂŽme, je mây suis enfin installĂ©e, en septembre 2023. Câest tout rĂ©cent. EmmĂ©nager Ă Marseille câĂ©tait un objectif, une Ă©preuve et un accomplissement. CâĂ©tait dĂ©paysant et Ă la fois stimulant, câest tout redĂ©couvrir.
- Si tu devais définir Marseille en quelques lignes. Comme si tu décrivais une personne ou que tu racontais une petite histoire que dirais-tu ?
Alice : Câest une personne solaire, qui adore faire la sieste mais qui a une forme olympique le matin. Elle brille dâune lumiĂšre douce le matin, qui Ă©blouit le midi et qui apaise le soir. Marseille a son caractĂšre aussi, parfois plus compliquĂ© quâon ne le pense et quand on apprend Ă la connaitre on sây reconnait. Câest prendre le temps de la connaĂźtre et de la comprendre qui est le processus le plus long, Marseille est gĂ©nĂ©reuse, elle a milles facettes et sa beautĂ© est infinie.


- Tes spots préférés à Marseille, dans le sud et dans la DrÎme ?
Alice : Jâaime les rades Marseillais, oĂč lâon peut fumer Ă lâintĂ©rieur et croiser des personnages qui font corps avec la tĂ©lĂ© et les courses de chevaux. Je suis toujours Ă la recherche des pmu du coin. Ils sont toujours, plus ou moins accueillants, mais tellement authentiques. Dans la DrĂŽme, jâadore aller au marchĂ© de Dieulefit le vendredi que jâai retrouvĂ© en version Marseillaise le mercredi matin au cours Julien. Jâaime les randonnĂ©es que ce soit vers Montjoux, SaĂŽu et dâautres petits villages DrĂŽmois auxquels je suis attachĂ©e, ou bien celles depuis les Goudes Ă Callelongue, Marseilleveyre et Sugiton.


- Quels on été tes tous premiers ressentis la premiÚre fois que tu as découvert Marseille ?
Alice : Magiques. Le sentiment que tout est possible, il fait beau lâĂ©nergie est positive quand le soleil brille, la sensation aussi dâinfini avec la mer Ă lâhorizon. Et pourtant, je suis venue dâabord en vacances, en week-end, il pleuvait des cordes et le vieux port Ă©tait inondĂ©, les Ă©clairs et les orages Ă©taient dâune puissance dingue. CâĂ©tait le sentiment que Marseille est une ville mais quâelle dĂ©pend encore de la nature et de cette force plus grande que nous et cette nature mâest indispensable. La premiĂšre fois Ă Marseille câĂ©tait beaucoup de rires et de soirĂ©es inattendues, de galĂšres et de longues balades. CâĂ©tait exactement ce dont jâavais envie et besoin.
- Qu’est ce que Marseille a de diffĂ©rent ? Les rencontres, la lumiĂšre, la vibe ..?
Alice : La lumiĂšre, Ă©videmment, on ne saurait le rĂ©pĂ©ter assez mais câest aussi le sentiment de pouvoir faire des choses incroyables ! Jâavais ce sentiment dans la DrĂŽme de maniĂšre exponentielle et je le retrouve Ă Marseille, on croit en ses projets, on sait quâon va y arriver. Câest aussi ce sentiment que Marseille ne ressemble Ă aucune ville, Ă aucun mode de vie. Marseille câest diffĂ©rent de tout. Marseille câest aussi proche de la mer, proche de la nature, facile de partir et de revenir, lâaspect nature y est si accessible.


- Si tu peux aussi me parler un peu de toi, de ce que tu aimes, de ton amour pour les fleurs (et la poterie ?), de ton travail, de tes projets et rĂȘves …
Alice : Je suis passionnĂ©e par le travail manuel, lâexpĂ©rimentation autour des matiĂšres des textures. Jâaime faire des choses. Jâai , Ă la minute, milles envies, projets et rĂȘves qui naissent, jâaimerais pouvoir tout rĂ©aliser Ă la fois, ces envies folles me poussent toujours plus loin.
Je ne sais pas rester en place. Jâaime me lever tĂŽt et savoir que ma journĂ©e va ĂȘtre remplie, que jâaurais accompli un tas de choses. Jâadore dire que je « bidouille ». Jâaime coudre, peindre, faire de la poterie, du papier mĂąchĂ©, construire des meubles, cuisiner : jâaime crĂ©er, fabriquer. Ce ne sont clairement pas toujours de grandes rĂ©ussites, mais câest lĂ tout lâintĂ©rĂȘt des expĂ©rimentations qui parfois sont vraiment Ă©tonnantes. La fleur, finalement, câest un mĂ©dium en plus de tout ceux que jâexpĂ©rimente au quotidien. Je suis Ă©merveillĂ©e et toujours autant Ă©tonnĂ©e devant les couleurs infinies des vĂ©gĂ©taux, leur Ă©volution permanente, leurs odeurs, la maniĂšre dont ils interagissent avec les Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs. Leur diversitĂ© et leur pluralitĂ© est immense. Jâai choisi dâen faire mon mĂ©tier car je rĂȘvais de pouvoir avoir ce fameux mĂ©tier passion, celui qui te donne la sensation de ne jamais travailler.
