Bettina est inspirante, créative, généreuse, ouverte sur le monde. Connectée, elle pose un regard bienveillant et pétillant sur tout ce qui l’entoure. Toutes les qualités requises – voir plus – pour faire partie de mes invitées. Quel plaisir d’échanger avec une personnalité si lumineuse. Un entretien riche qui – je l’espère – vous donnera envie de vous mettre en chemin, en conscience, un pas après l’autre, d’écouter vos envies, et de vous réaliser avec le sourire tout en étant attentif aux autres.
Peux-tu évoquer tes études et ton parcours professionnel ?
Bettina : J’ai fait une prépa HEC puis j’ai intégré Kedge Business School à Marseille. J’ai commencé à travailler en marketing et business development pour des grands groupes comme L’Oréal, LVMH, Cartier et Elite. En parallèle, j’étais aussi mannequin depuis mes 16 ans. Et j’ai commencé à m’engager dans l’association Autour de l’enfant à mes 19 ans. C’est une association qui favorise l’accès à la santé et à l’éducation des enfants et femmes dans le monde. Je m’occupe de la communication, des événements, et des projets d’éducation et de développement pour les femmes. Puis il y a une dizaine d’années j’ai eu un fort appel vers l’entreprenariat, et j’ai exploré plusieurs projets avant de me lancer à mon compte comme social media manager. Je travaille avec des clients que j’apprécie énormément entre Paris, Aix, Marseille, et la Corse dans des domaines variés: production artistique, puériculture, joaillerie, cosmétiques, événementiel… Je suis aussi DJ. Je me suis retrouvée à jouer avec mon ami Ali à Burning Man en 2017 puis ça s’est enchaîné, et j’ai eu la chance de jouer dans des endroits incroyables entre New-York, Miami, Ibiza, Tulum, Londres, Mykonos, Paris… et Marseille bien sûr ! En 2020 pendant le confinement j’ai lancé Antipode Gallery, une plateforme d’art en ligne qui permet de financer des projets sociaux, humanitaires ou environnementaux, et met en avant les artistes femmes qui sont sous représentées dans l’industrie. Et enfin il y a un an j’ai cofondé Paradisio Pilates Club, le premier studio dédié au Pilates Reformer à Marseille, avec mon amie Julie Bouissin.
Comment est né ton désir de créer le club Paradisio Pilates avec ton associée ? Tu t’occupais aussi d’une association et que tu avais fondé une galerie d’art en ligne !La conscience occupe une place importante dans chacun de ses 3 belles activités. Elles sont aussi différentes les unes des autres. J’ai l’impression de que tu t’affranchis des codes et que tu crées ce qui résonne en toi. Raconte nous.
Bettina : Je pratique le Pilates depuis plus de dix ans. C’est la pratique qui m’a réconciliée avec le sport, m’a permis de me reconnecter à mon corps, et au-delà, m’a amené à débuter un chemin plus spirituel quelques années après. J’ai pratiqué dans des studios géniaux entre Paris, Londres, et les Etats-Unis. Là-bas la pratique a beaucoup évolué et les cours sont fun, dynamiques, en musique et en cours collectifs. À mon retour à Marseille je n’ai pas retrouvé cette approche contemporaine. Mon associée Julie, elle, a habité à Sydney pendant 12 ans et pratiquait le Pilates Reformer quasiment tous les jours en complément du surf. Là bas c’est encore un autre niveau ! Lorsqu’elle est rentrée à Marseille on a décidé d’ouvrir le studio dont on rêvait. Au-delà d’un simple studio de Pilates on a voulu créer une expérience immersive, un lieu solaire, accueillant et bienveillant pour se reconnecter à son corps, se mettre en mouvement en conscience et prendre du plaisir. On a recruté une super équipe d’instructeurs, designer un workshop de formation avec le centre Revolt Paris, et innové avec un concept de résidences, où on invite régulièrement des profs venant d’ailleurs pour quelques jours. Ça permet aux élèves de découvrir différentes approches et de créer une atmosphère de constante nouveauté au studio. Avec Julie on se connaît depuis le jardin d’enfants, et le bien-être a été le ciment de notre amitié malgré les milliers de km qui nous séparaient. On savait qu’un jour on se lancerait dans un projet wellness ensemble, et tout s’est aligné avec Paradisio. Un an après, on a réussi à créer une magnifique communauté, on est en train d’ouvrir un deuxième studio à Marseille (avec une grande nouveauté!), on reçoit des demandes de franchise, et on travaille sur une ouverture de studio dans une autre ville courant 2025.Mes différentes activités peuvent paraître très différentes, mais elles s’entrelacent en quelque sorte car elles me permettent de créer un espace où je me sens pleinement moi-même, à la croisée de tous ces chemins. Je pense que la clé est de rester aligné à ce qui résonne en nous, et pour moi c’est de rassembler et d’amener du positif dans la vie des gens. Les japonais appellent ça Ikigai. Il s’agit de trouver un équilibre au croisement entre ses passions, ses talents et compétences, ce dont le monde a besoin et une source de revenus. Moi j’ai juste fait en sorte de remplir ma vie de tout ça avec mes différentes activités et je me sens tellement épanouie que je n’ai pas l’impression que c’est du travail – même si je travaille énormément ! J’aime aussi rencontrer et collaborer avec des personnes complètement différentes dans tous ces domaines. Ça me permet beaucoup plus de créativité, de liberté, j’apprends constamment, je donne beaucoup et reçois énormément, c’est devenu mon équilibre. J’apprends encore à dire non, parfois je suis épuisée, mais j’ai les outils pour ajuster afin de préserver mon énergie.
J’ai baigné dans l’art, la musique, le sport, l’empathie et le respect de la nature depuis toute petite. C’est aussi mon père qui a créé l’association Autour de l’enfant dont je fais partie, et je suis partie plusieurs fois en mission humanitaire au Burkina Faso et au Sénégal avec mes frère et sœurs. Mes deux parents sont médecins et passionnés par leur métier. Ils m’ont transmis l’importance de s’épanouir pleinement dans ce que l’on fait, quel que soit le métier que l’on choisit.
Si tu devais définir Marseille en quelques lignes. Comme si tu décrivais une personne ou que tu racontais une petite histoire que dirais tu ?
Marseille, c’est mon amie d’enfance. Exacerbée, sans filtre, un peu rebelle, les règles c’est pas pour elle. Elle a ses défauts, que j’ai fini par accepter. Ce qu’on pense d’elle, elle s’en fout, et qu’est-ce qu’elle est belle ! Parfois elle me teste, me prend la tête, et je ne peux plus la supporter, alors je prends un peu de distance. Mais jamais pour très longtemps, loin d’elle il me manque une partie de moi. Et elle reste là, m’attend, fidèle. Avec elle, je ne peux pas tricher. En un gâté elle me fait me sentir tout de suite à la maison. Elle déborde de chaleur et de lumière, et je viens m’y ressourcer, respirer. C’est l’amie qui me rappelle d’où je viens et m’emmène là où je ne serai jamais allée seule.
Qu’est ce que Marseille a de différent ? Les rencontres, la lumière, la vibe .. ?
Marseille, c’est une ville ouverte sur la mer, mais protégée par un collier d’îles qui dessine un horizon apaisant, des frontières naturelles sans jamais enfermer. Une invitation à partir et à revenir. C’est le soleil qui se couche dans la mer, une lumière ressourçante qui change au fil des saisons. Des ciels pastels au crépuscule en récompense d’un jour de mistral. La nature et la ville n’y font qu’un, c’est beau et brut. Ici tout est plus simple, on vit dehors, on prend le temps, on vit ensemble, et on s’entraide.
Marseille, c’est aussi un apéro bateau après une journée de boulot, c’est avoir un maillot et un paréo dans son coffre 9 mois de l’année parce que « on sait jamais », c’est taper 10 bises en descendant boire un café, celui que le serveur t’offre à la fin du repas, c’est l’inventivité pour se garer, c’est découvrir quel quartier a été élu le plus cool du monde et s’en foutre complet, c’est vivre au rythme des jours de match, mais surtout du soleil, et être dégouté parce qu’il a plu deux jours d’affilée, c’est défendre que a et u ça fait au et pas ô, c’est le commerce fermé entre midi et trois, mais tu lui en veux pas, la pause dej ici c’est sacré
Tes endroits préférés à Marseille ?
Bettina : Notre Dame de la Garde pour regarder le coucher du soleil. Niolon et le sentier des douaniers pour randonner, me baigner, et avoir l’impression que le temps s’est arrêté. Et aussi: Tuba à tout moment de l’année et de la journée, Jogging Samena pour une nuit en amoureux, Chez Etienne pour une moitié-moitié, les expos en plein air de la Friche, de l’escalette et du Mamo l’été, Paradisio Pilates Club bien sûr pour les cours de reformer sur les meilleures playlists, et la route de l’aéroport – avec Jiao, ma chienne, dans le coffre – pour m’envoler vers ma deuxième maison: Ibiza.
Si tu peux aussi me parler de toi, de ce que tu aimes, de ton amour pour ton travail, de tes projets et rêves…
Bettina : Je dirais que je suis libre et curieuse, et un peu une hippie des temps modernes dans l’âme, qui rêve d’un monde meilleur. Ça commence forcément par un travail sur soi-même, apprendre à s’accepter, s’aimer, trouver sa voie en écoutant son coeur, et non ses peurs. J’aime profondément ce que je fais, et par-dessus tout j’aime être entourée de personnes inspirantes et différentes. Mais mon chemin vers l’épanouissement n’a pas toujours été facile, et sûrement pas linéaire. Il s’est dessiné peu à peu, comme un puzzle qu’on assemble avec patience. Je crois que tout n’a pas besoin de faire sens tout de suite, tout le temps, pour tout le monde. J’ai aussi un profond amour pour la nature, c’est là où je me ressource, et c’est important pour moi de la protéger, d’y passer du temps, et de ralentir ce rythme effréné. Oui, ralentir, faire chaque chose en conscience, vivre pleinement l’instant présent, c’est vraiment ma philosophie de vie. Et encore plus depuis que je passe du temps à Healing Home Ibiza, un lieu qu’on a créé il y a deux ans avec mon amie Shannon. C’est un projet hybride qui combine des expériences de méditation en silence, des retraites pour artistes ou qui offre simplement un espace pour venir ralentir, se reconnecter à soi, aux autres, et à la nature. Et puis on y mange aussi les meilleurs dumplings, faits un à un à la main par Shannon avec la recette de sa grand-mère, parce que bien manger c’est très important aussi 🙂
En projets à venir ces prochains mois: je pars en mission humanitaire au Sénégal avec Autour de l’enfant fin novembre, le but est notamment de développer un tourisme solidaire et responsable en immersion dans le village de Djimande, en Casamance ; je vais jouer à Marseille 3 fois d’ici la fin de l’année ; on travaille sur une prochaine résidence d’artistes pour la saison d’hiver à Healing Home Ibiza, sur une prochaine expo Antipode Gallery à Marseille, et big news: sur l’ouverture du prochain studio Paradisio premier trimestre 2025 à Marseille (on vient de signer le local !).
J’ai réalisé un de mes plus grands rêves il y a deux ans, faire le trek du camp de base de l’Everest. Douze jours à marcher dans l’Himalaya jusqu’à 5364 mètres d’altitude. Dieu merci j’ai pas des rêves comme ça tous les jours parce que c’est quand même très dur, surtout mentalement. Mais peut-être un jour le Kilimanjaro ? En attendant mon rêve est de continuer à créer, à essayer de faire du bien autour de moi, et de concevoir des projets qui permettent de rassembler.