Margaux Keller est designer et architecte d’intérieur. Elle est revenue s’installer à Marseille en 2012. Là où poussent ses racines méditerranéennes. Élégance, décalage et poésie sont ses trois mots d’ordre créatif. Dans ses collections, la créatrice célèbre la Provence. La dernière en date baptisée : “Les volets bleus” est une ode au Midi de son enfance, à l’héritage et à une forme d’audace, de modernité de sa maison de famille. Margaux privilégie les circuits courts, la production artisanale, et la fabrication locale. Rencontre avec une nouvelle invitée de ma rubrique Girls Girls Girls, “qui pense le design autrement, à une échelle plus raisonnée, en prêtant davantage attention à la provenance et à la fabrication de nos objets.“
Pouvez-vous évoquer vos études et votre parcours professionnel ?
Margaux Keller : J’ai un parcours qui m’a emmené de Marseille à Trévise en passant par Paris. Après avoir grandi à Marseille, je suis allée apprendre mon métier à l’école Olivier de Serres à Paris, puis à l’école Boulle. Diplôme en poche, j’ai intégré la Fabrica à Trévise, sous la direction artistique de Sam Baron .
Comment est né votre désir de devenir designer ?
Margaux : J’ai toujours été passionné par la peinture, la couleur, les impressionnistes. Puis je bricolais, ma chambre était mon refuge à l’adolescence, j’avais besoin d’en faire un cocon protecteur : je peignais les murs avec des formes colorées, je fabriquais des éléments de mobilier. Un jour vers 15 ans j’ai entendu le mot « design » pour la première fois. Sa définition allait devenir mon nouvel objectif de vie.
Ma mère m’a transmis le gout de la peinture, des arts, du dessin. Elle dessinait elle même beaucoup mais n’en a jamais fait son métier, elle est infirmière.
Si vous deviez définir Marseille en quelques lignes. Comme si c’était une personne ou que vous racontiez une petite histoire que direz vous ?
Margaux : Marseille est une alliée. Elle change de visage continuellement. J’ai un lien charnel avec cette ville, je l’ai haï à un moment de ma vie, je la trouvais déconnectée, endormie. Et quitter Marseille amène souvent à mieux revenir pour l’aimer profondément ensuite. J’ai eu besoin de vivre autre chose à une époque, loin d’elle, et finalement aujourd’hui c’est mon socle, mon berceau, mes racines. Elle me manque quand je m’en éloigne trop longtemps. Je suis revenue par choix de vie. Le tourbillon parisien est tellement intense et fort, c’est une dose d’énergie que je vais récupérer régulièrement. Mais j’avais besoin de retrouver la connexion à la lumière, à la mer, à la couleurs, à mes amis, leurs mode de vie, ma famille, pour fonder la mienne.
Marseille est incomparable. La lumière c’est vraiment ce que je préfère de cette ville. Le soleil fort qui tape sur la mer et sur les roches calcaire. Et puis j’aime l’esprit Marseillais, on vit bien ici, on profite du présent.
Si vous pouvez me parler de vous, de ce que vous aimez, de votre amour pour votre travail, de vos projets et rêves… De vos collections, de votre process créatif.
Margaux : Mon métier est une de mes raisons de vivre. La pratique du design ne s’arrête jamais, je dessine tout le temps, les inspirations sont partout, chaque projet entraine celui d’après. Il n’y a pas de fin. C’est un lien passionnel à mon travail évidemment. Petite, je rêvais de la vie que j’ai aujourd’hui. J’ai appris à rêver au présent désormais, je me projette bien sur mais j’apprends à apprécier ce que j’ai, le fruit de tout ce que j’ai mis en place ces dernières années. Mes collections suivent le fil de mes envies, les pièces se répondent les unes aux autres comme dans un système solaire.