Marie est curatrice et acheteuse d’art. Chineuse émérite et passionnée, elle est installée à Malmousque, quartier de pêcheurs du 7e arrondissement de Marseille, au charme désuet, où le temps semble s’être arrêté. Après un passage chez Artcurial à Paris, où elle était en charge de l’authentification des œuvres pour les départements d’Art Contemporain et d’Art Moderne, elle a travaillé chez Sotheby’s à Londres, et puis elle a rejoint l’équipe Création de la maison Hermès à Paris au département des vitrines d’artistes. Aujourd’hui elle a sa propre structure. Un endroit à elle, à Marseille où elle peut recevoir ses clients, proposer une sélection d’œuvres autant à la location qu’à la vente, travailler et exposer les dernières merveilles qu’elle a chiné. Rencontre avec une passionnée discrète et pourtant si talentueuse.
Peux-tu évoquer tes études et ton parcours professionnel ?
Marie Veidig : J’ai suivi à l’université Aix Marseille des études de droit, et d’histoire de l’art, puis j’ai fait un master professionnel Marché de l’art à La Sorbonne en partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’Art. Après mes études j’ai travaillé au sein de la maison de ventes Artcurial à Paris, dans laquelle j’étais chargée de l’authentification des œuvres pour les départements d’Art Contemporain et d’Art Moderne. Après un passage chez Sotheby’s à Londres, j’ai rejoint l’équipe Création de la maison Hermès à Paris au département des vitrines d’artistes.
Comment est né ton désir de devenir curatrice ?
Marie : Après ces différentes expériences professionnelles j’ai eu envie de monter ma structure, mon activité aujourd’hui est un peu la somme de toutes ces expériences : sourcer des artisans et artistes émergents, et chiner auprès des acteurs du second marché : aux puces, dans les déballages marchands, aux enchères. Je travaille principalement pour des groupes hôteliers et architectes pour lesquels je réalise tout l’achat d’art ( œuvres, mobiliers, objets, luminaires) et commission des artistes; je fais également du sourcing de talents pour des marques comme Hermès, Sessun, Le Bon Marché.
Est ce que l’art occupait une place importante dans ta famille ?
Marie : Absolument personne dans ma famille ne travaille dans l’art, à part mon frère (Double V Gallery) et moi. Ma mère nous a beaucoup emmené voir des expositions et a toujours eu un goût prononcé pour les objets et œuvres avec une histoire.
Je suis profondément amoureuse de Marseille, malgré sa grande complexité. Ce sont ses défauts qui participent aussi à son unicité. C’est le bordel mais ça fonctionne.
Qu’est ce que Marseille a de différent ? Les rencontres, la lumière, la vibe ..?
Marie : Ce qui me touche le plus ici je pense, c’est la proximité entre les gens. Tout le monde se parle, souvent avec un humour et franc-parler propre à cette ville.
Ici j’aime Malmousque ou j’ai grandi. Maldormé, les calanques de Marseilleveyre et Sugiton.
Si tu peux aussi me parler de toi, de ce que tu aimes, de ton amour pour ton travail ( tes courants artistiques préférés, tes derniers coup de cœur), de tes projets et rêves…
Marie : Je suis passionnée par mon travail, par les rencontres et découvertes qu’il me permet de faire au quotidien. J’aime me lever tôt pour aller chiner et faire le tour des ateliers d’artistes. Je ne m’enferme pas dans une époque ou un courant artistique, j’achète ce qui me plait uniquement, jamais pour faire un investissement. J’aimerais agrandir mon espace à Marseille qui commence déjà à être saturé d’œuvres, objets et mobilier chiné, et monter un projet d’exposition avec mon frère.